Chapitre 2
Aplanir les sentiers intérieurs
La puissance du verbe
1.— Dans le premier chapitre de son Evangile, St Jean nous révèle le mécanisme cosmique en vertu duquel Jésus fit son apparition sur Terre « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Toutes choses ont été faites par le Verbe et sans lui, rien n’a été fait, ce qui a été fait en lui était la vie et la vie était lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue » ( Jean I, 5 ).
Si nous interprétons ce passage à la lu¬mière de nos connaissances cabalistiques, nous verrons qu’au début tout fut créé par le Verbe ; le Verbe est l’action divine, l’extériorisation du potentiel de Dieu, menée à terme par la troisième entité divine, nommée Binah en termes cabalistiques, Jéhovah dans la Bible et Saint Esprit en termes chrétiens. Ce dernier fut chargé d’extérioriser le potentiel enfermé dans Kéther-Père...(Lire plus)
Jean nous dit que la force extériorisatrice qu’il nommait Verbe était avec Dieu et était Dieu, elle faisait donc partie de la divinité active dans notre système solaire. Un des principaux attributs de la divinité consiste à savoir transformer son potentiel en action en vue de la création d’un univers. Tout fut créé par ce Verbe, par cette troisième entité divine, et rien n’a été fait sans son intervention. Cette troisième force créa¬trice contient la vie, vie issue du premier aspect de la divinité, nommé Kéther en Cabale ou Père en termes chrétiens. La vie, nous dit Jean, est la lumière des hommes. Sans cette lumière, aucune vie n’est possible. La tradition hermétique nous apprend que lorsque l’homme fut créé, cette lumière s’enferma dans ses ténèbres, dans sa structure corporelle ; et le corps matériel subsiste grâce à cette lumière. Mais celle qui est à l’intérieur a besoin de celle qui se trouve à l’extérieur, de même que notre corps phy¬sique a besoin d’aliments pour subsister. Mais le comportement des hommes rendit impossible ce ravitaillement lumineux, de sorte que la lumière resplendisse sur les ténèbres du corps matériel, mais ces ténèbres étaient incapables de l’absorber parce que la lumière glissait sur elles et aboutissait à l’abîme — terme que nous expliquerons ultérieurement —.
Il s’avéra donc nécessaire qu’un représentant de la Vague de Vie qui engendra cette lumière vint nous expliquer la méthode à employer pour que la lumière intérieure pût entrer en communication, et se ravi¬tailler avec la lumière cosmique extérieure. L’envoyé divin chargé d’établir cette liai¬son fut le Christ.
La vraie mission de Jean le précurseur
2.— « Il y eut un homme envoyé de Dieu, son nom est Jean. Il vint comme, témoin pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous les hommes eussent la foi par lui. Il n’était pas la lumière, mais il vint pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière qui, venant dans le monde, éclaire tout homme. La lumière était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a pas connue. La lumière est venue chez les hommes et les hommes ne l’ont pas reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, la lumière a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » ( Jean I, 6 à 13 ).
Nous trouvons là la description du par¬cours qui mène de l’humain au divin. A l’extérieur de la société dans laquelle Jean-Baptiste se manifesta vivait sous l’empire des lois de Jéhovah, qui étaient appliquées à l’organisation de la vie jusque dans ses moindres détails. Les hommes respectaient la Loi mais, privés de la lumière qui aurait pu leur permettre de comprendre la signi¬fication profonde des mécanismes de ces lois, ils agissaient comme des aveugles, guidés par la canne des préceptes. Pour ef¬fectuer le passage des ténèbres à la lumière, ils avaient besoin d’un intermédiaire, d’un homme qui, tout en faisant partie de leur monde et en s’exprimant comme eux, leur servit de pont pour passer d’un monde à l’autre. Jean le Précurseur est cet élément de transition qui doit disparaître dès qu’il aura rempli ses fonctions. Jean-Baptiste pouvait révéler l’existence de la lumière, mais pour que les hommes deviennent des enfants de Dieu, il faut qu’ils naissent de la volonté de Dieu et non d’une volonté hu¬maine et mortelle. La mission de Jean con-siste à nous révéler l’existence dans notre for intérieur d’un Ego chargé d’amorcer en nous la volonté de Dieu.
3.— « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié : c’est celui dont j’ai dit : celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce sur grâce ; car la loi a été donnée par Moïse, et la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, est celui qui a fait connaître. » ( Jean I, 14 à 18 )
Le Verbe fait chair est la représentation du Christ : c’est ce que chacun de nous doit vivre un jour, la parole divine doit pénétrer dans notre chair et faire en sorte que notre comportement en rende témoignage. Tant que cela n’aura pas lieu, nous aurons beau dire que nous sommes chrétiens, mais nous ne serons que de simples aspirants à la vie du Christ.
Dans le processus évolutif, l’ordre natu¬rel est renversé et les derniers deviennent les premiers. Si nous appliquons cette règle à l’Arbre de Vie, nous verrons que dans le chemin d’ascension, depuis Malkuth jusqu’à Kéther, le premier Centre de Vie que nous trouvons est Yesod, le second Hod, puis Netzah, Tiphéreth etc... jusqu’au dernier, Kéther, qui est le premier.
Pour passer de Binah à Hochmah, de la Loi à la Grâce, nous devons rebrousser chemin vers ce qui est antérieur ou premier. Jean-Baptiste nous annonça cette réalité puisqu’il représentait Binah alors que Jésus représentait Hochmah incarné dans Tiphé¬reth. Lorsqu’il dit que personne n’a vu Dieu, cela signifie que personne n’a atteint Kéther, qui est une volonté créatrice sans visage.
C’est au sein du Fils, Hochmah, que Kéther se révèle, c’est donc en développant en nous-mêmes la personnalité christique que le Père se manifestera dans notre for intérieur. A ce moment-là, nous compren¬drons l’Oeuvre Divine, nous connaîtrons les projets du Créateur et il n’existera plus jamais aucun mystère pour nous, ni sur Terre ni dans le ciel.
Symbolisme du désert
4.— Lorsque les juifs demandèrent à Jean-Baptiste qui il était, il répondit : « Je suis la voix qui crie dans le désert, aplanissez le chemin du Seigneur ». Le désert symbolise la terre humaine qui n’a pas été cultivée. Il existe dans nos espaces intérieurs des plai¬nes fertiles et des steppes arides. Le Sentier qui va de Binah à Hochmah est connu sous le nom de Désert car l’homme d’évolution moyenne ne l’a pas encore parcouru dans le sens du Retour. Dans ce Désert, l’homme se perdrait s’il ne trouvait en lui la voix de Jean-Baptiste qui, comme les oasis dans les déserts terrestres, est un encouragement, une espérance. Tous les individus qui un jour abandonnent les réalités matérielles de Binah pour aller à l’encontre des réalités spirituelles de Hochmah entendront, quand ils se croiront perdus, la voix de Jean qui leur annoncera que le but est pro¬che.
Le mystère du Baptême
5.— Jean institua le Baptême, qui serait plus tard adopté par l’Eglise en tant que premier Sacrement. Mais, que signifie exacte¬ment le Baptême ?. Nous avons déjà parlé des Eaux Purificatrices de Hochmah. Nous avons vu que lors du 2e jour de la Création, quand les Eaux Zodiacales se déchaînèrent en menaçant d’éteindre le Feu primordial, Hochmah se fit Eau-Amour pour les pous¬ser à coopérer avec l’Oeuvre Divine.
Depuis lors, l’Eau est le chemin obliga¬toire qui mène au Feu, c’est-à-dire au Père. D’autre part, quand on engendre un enfant, une émission de lumière se produit dans le for intérieur des parents et leur niveau ha¬bituel d’énergie est diminué. L’être qui s’incarne a besoin de cette lumière pour venir au monde, et l’Ego qui s’incarne est donc responsable de cette perte subie par les parents c’est sa première faute. L’objectif du Baptême consiste à relier le nouveau-né à Hochmah-Fils afin qu’il soit favorisé par la grâce qui émane de ce Cen¬tre. Cela lui permettra de se délier de la Loi de Binah et de toute obéissance extérieure à cette Loi, qui n’est autre que celle du Ta¬lion.
Le Baptême n’est donc pas un geste gra¬tuit et, en appliquant l’adage « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », nous admettrons que verser de l’eau sur la tête d’un nouveau-né, c’est en quelque sorte verser sur lui les vertus de Hochmah, c’est relier l’enfant à ce Centre. Le Baptême re¬présente un lien actif pour tous les indivi¬dus, quelle que soit leur race ou leur reli¬gion.
Pour qu’elle fasse son effet, l’eau doit être versée de haut en bas car Hochmah se situe au point le plus élevé de l’organisation humaine et cosmique. L’eau qui tombe de haut en bas contient les vertus purificatri¬ces de Hochmah, et c’est ainsi que l’on doit laver les fruits et les légumes, plutôt qu’en les trempant dans l’eau. Contrairement à une tendance moderne qui veut que le Bap¬tême ait lieu à l’âge adulte, nous pensons qu’il doit avoir lieu dans les huit jours après la naissance. Hochmah étant un don du Père, c’est le Père physique, reflet du Père spirituel, qui doit offrir au nouveau-né les valeurs de Hochmah, en le déliant ainsi de la Loi de Binah afin de lui faciliter l’accès au monde de la Grâce que le Christ institua à partir du moment où il fut lui-même baptisé.
Jésus et le Christ. Jésus Christ : l’homme dieu
6.— Le texte sacré nous dit que Jésus vint vers Jean pour se faire baptiser ( Matthieu III, 13 à 17 ; Marc I, 9 à 13 ; Luc III, 21-22 et Jean I, 29 à 34 ). Après le baptême, Jean vit l’esprit de Dieu descendre sur lui sous forme de colombe, tandis qu’une voix du ciel disait : « Tu es mon fils bien-aimé et sur toi je porte toute mon affection ». Cet épisode nous raconte l’Union de Jésus et du Christ. Jésus est un homme, il appartient à la Vague de Vie humaine, tandis que le Christ est une divinité, le plus grand initié du second Jour de la Création, moment au¬quel l’humanité reçut le germe du Corps Vital, chargé d’établir les liaisons avec les mondes d’en haut. Le Christ étant le res-ponsable de ces liaisons, il descendit au monde physique pour les renforcer, car il ne pouvait le faire depuis le monde dans lequel il se trouvait. La Cosmogonie des Rose-Croix de Max Heindel nous apprend que le Christ avait besoin d’un corps phy¬sique pour se manifester, car le véhicule le plus inférieur qu’il possédait était son Corps du Désir, et l’élaboration d’un corps physique n’était pas sa spécialité. Ses pou¬voirs créateurs lui auraient permis, sans aucun doute, de le construire, mais il de¬vait venir au monde sans transgresser les règles établies par le Père de la Création, et d’autre part, pour que sa manifestation sur Terre fût possible, il fallait qu’il existât au moins un homme disposé à le recevoir volontairement, et capable de supporter le poids de sa divinité. Cet homme fut Jésus, notre Frère Aîné, l’être le plus évolué de la Vague de Vie humaine, réincarnation du Roi Salomon. Jésus offrit son corps physi¬que et son Corps Vital au Christ, et ce der¬nier le relia à son propre Corps du Désir, uni à son tour aux véhicules supérieurs. Cela supposa un énorme sacrifice pour Jésus et pour le Christ. Le corps de Jésus avait du mal à supporter la haute fré¬quence vibratoire des corps subtils du Christ et ce dernier se sentait prisonnier dans un corps si inférieur à lui. C’est pour¬quoi l’un et l’autre devaient souvent se sé¬parer : Jésus se retira souvent au désert, à ce moment-là les deux corps se séparaient et les Anges prenaient soin du corps maté¬riel de Jésus.
7.— Le Baptême de Jésus marqua la fin de la Récapitulation. Lors de chaque existence, nous devons récapituler les vies antérieu¬res, notre âme est mise à l’épreuve dans le but de constater si elle commet les mêmes erreurs ou si au contraire elle est capable de les rectifier. Il y a des gens qui cessent de fumer ou de boire parce que cela porte préjudice à leur santé. Mais lors d’une pro¬chaine vie, quand ils auront un corps par¬faitement sain, il faudra vérifier si ces per¬sonnes s’abandonnent de nouveau au vice du tabac ou de l’alcool, ou n’importe quelle autre chose. Le candidat à la spiritualité, qui lors d’existences antérieures a atteint un degré élevé de connaissances, doit inévitablement endurer les mêmes épreuves qu’il a déjà vécues, mais sous forme de Récapitulation. Il ne perdra pas le degré acquis aupara¬vant, mais il ne sera conscient de son ni¬veau spirituel que lorsqu’il aura récapitulé les différentes phases de son évolution. Rappelons à ce sujet l’anecdote que nous rapporte Max Heindel dans un de ses ou¬vrages. Il nous raconte qu’il rencontra dans le Temple Ethérique des Rose-Croix, une personne dont le niveau était de beaucoup supérieur au sien. Mais quand il retrouva cette personne dans la rue, elle fut incapa¬ble de se souvenir, dans son corps physi¬que, de tout ce qu’elle avait vécu dans son corps spirituel, simplement parce qu’elle fumait car cela réduisait la fréquence vibra¬toire de son organisme en l’empêchant d’incorporer à sa conscience la mémoire de son activité spirituelle nocturne.
Jésus, lui aussi, fut tenu de récapituler et bien que les Evangiles soient très discrets au sujet de sa vie avant ses trente ans, moment de son baptême, nous pouvons assurer qu’il dût endurer les tentations de ses in¬carnations précédentes, et l’une d’elles fut la sexualité, que Salomon pratiqua avec profusion dans sa vieillesse. Le Baptême de Jésus entraîna de sa part le propos ferme d’abandonner les réalités mondaines pour rallier la spiritualité de Hochmah. Il se ré¬affirma alors dans son désir de recevoir le Christ, et le Christ vint à lui. Dans un uni¬vers caractérisé par la liberté, il doit exister dans l’individu non seulement la capacité pour faire quelque chose, mais également le désir concret de l’obtenir. Par le Bap-tême, Jésus manifesta sa volonté d’union avec la divinité, de se détacher définitive-ment de la terre pour abandonner son corps physique à la manifestation christique.
De la foi à la certitude spirituelle
8.— Jésus se trouva alors dans la même si¬tuation que les morts et son Ego se rendit au Monde du Désir, accompagné de son Corps du Désir. Il s’y trouve encore pour y divulguer la doctrine chrétienne aux âmes, chaque jour plus nombreuses qui sont capables de l’écouter. C’est là que se rassem¬blent un bon nombre de nos étudiants pendant leur sommeil, bien qu’ils ne se souviennent de rien quand ils reviennent dans leurs corps physiques. Au moment de s’endormir, tous ceux qui désirent vrai¬ment assister à ces réunions peuvent le faire par la Grâce-Hochmah de Dieu. Au début Jésus s’occupait uniquement de la diffusion de l’exotérisme, destiné aux masses. Mais de nos jours, un rapproche¬ment considérable s’est effectué entre l’ésotérisme et l’exotérisme à présent, l’Homme Nouveau qui est en train de naî¬tre ne doit pas se contenter de se comporter comme Dieu, il est également tenu de comprendre pourquoi il doit le faire. Jésus de¬meura dans le Monde du Désir jusqu’à ce que le Christ, prisonnier de la Terre, lui rende l’atome-germe de son corps physique et de son corps vital. Cela aura lieu lors du retour du Christ, duquel nous reparle¬rons ultérieurement.
Les mystères du jeûne
9.— Dès que Jésus eût incorporé en lui la per¬sonnalité christique avec le Baptême, il fut conduit au « désert » par l’esprit afin d’y être tenté par le Diable ( Matthieu IV, 1 à 10 ; Marc I, 12 à 13 et Luc IV, 1 à 13 ). Il jeûna 40 jours et 40 nuits en compagnie des bêtes sauvages, nous dit St Marc.
En langage symbolique, les bêtes sauva¬ges représentent nos instincts et nos basses passions, ce sont les taureaux que nous de¬vons combattre et tuer tous les jours à cinq heures de l’après-midi ( comme dans les corridas ), avant le crépuscule afin qu’ils ne puissent survivre pendant la nuit et s’unir aux forces des ténèbres qui prennent les rênes de l’univers quand le Soleil se cou¬che.
Le Christ devait éloigner de lui les ins¬tincts et les passions que renfermait le corps de Jésus avant d’amorcer sa mission.
10.— Le travail de purification dura 40 jours, juste la durée du Carême. Nos étudiants en astrologie savent que 40 est le nombre de jours que régit chacun des Choeurs d’Anges et que la période du Carême, qui va du 20e degré du Verseau au 30e degré des Poissons, est régie par le Choeur des Anges de Yesod, spécialisé dans les tra¬vaux de purification du corps vital, chose indispensable si l’on veut agir dans les mondes supérieurs et recevoir le message divin qui se dégage tous les ans du signe du Bélier, quand le Soleil le traverse à par¬tir du 21 Mars. 40 jours de jeûne nettoient le corps, transmuent complètement la per¬sonnalité et permettent à l’individu de re¬naître, quelles que soient les erreurs qu’il ait pu commettre. Aucune maladie ne ré¬siste à 40 jours de jeûne, de là se dégage l’Homme Nouveau. Cependant, l’intention est ce qui compte, et si le motif qui nous mène au jeûne n’est pas la transmutation de notre personnalité, ou obtenir la santé, notre effort s’avérera inutile. Les prison¬niers utilisent souvent le jeûne pour obtenir des prérogatives politiques ou sociales. Dans ce cas, on ne peut attendre du jeûne la naissance de l’Homme Nouveau. Mais ces grèves de la faim ont cependant servi à illustrer la capacité de l’homme d’endurer le jeûne, car certains prisonniers sont morts au bout de 60 jours ou plus de jeûne, un membre du Grapo espagnol a même atteint les 91 jours. Souvent, les gens se méfient lorsqu’ils entendent parler de jeûne, mais les cas que nous avons cités le démontrent, 40 jours de jeûne ne représentent pas en général un danger pour la vie.
Les personnes qui désirent jeûner dans le but de transmuer leur personnalité doivent d’abord recevoir une préparation psy¬chologique, si elles éprouvent de la crainte, il est préférable qu’elles abandonnent. Celles qui jeûnent dans le but d’obtenir des pouvoirs s’exposent à un grave danger car cela indique que leur nature n’est pas pré¬parée pour être soumise à l’épreuve et qu’elles courent le même risque que le spectateur d’un cirque qui voudrait imiter les trapézistes quand ils exécutent un saut mortel. Le jeûne de 40 jours doit corres¬pondre à un besoin intérieur. L’intéressé doit sentir la faim du jeûne, il doit en sentir le plaisir. S’il s’agit seulement d’une morti¬fication, cela ne donnera aucun résultat. Par contre, pour le disciple qui cherche la lumière, le jeûne sera la porte d’accès au Royaume du Père.
11.— Jésus jeûna dans le désert qui repré¬sente, comme nous l’avons vu, la terre non cultivée qui unit la personnalité sacrée à la profane, qui va du monde structuré et ma¬tériel à la région de la Grâce et de l’Amour. Cette terre doit être cultivée, le désert doit se transformer en un champ de roses. Cela signifie, pour le disciple, que ces 40 jours de jeûne doivent avoir lieu dans un endroit où il puisse vivre intensément la spiritua¬lité. Il devra assimiler les programmes des différents Choeurs angéliques ( ou Gé¬nies ), d’abord ceux qui correspondent aux huit Anges lunaires dont le domicile zodia¬cal se situe entre le 20e degré du Verseau et le 30e des Poissons ; ensuite les program¬mes des 40 derniers Génies, qui dominent chacun un jour, en commençant par Yehuiah, le numéro 33 qui est le premier des Anges-Puissances de Guéburah.
L’éveil spirituel n’est pas une course contre la montre
Les 40 jours de jeûne ne doivent pas être un temps mort, mais au contraire une période de grande activité pendant laquelle l’âme humaine passe en revue toute son existence et se remet profondément en question. La naissance de l’Homme Nou¬veau dépend du travail intérieur du disci¬ple. Si le candidat au jeûne n’a pas la pos¬sibilité de s’isoler, s’il doit l’effectuer au beau milieu du fracas de la vie mondaine et des obligations sociales et familiales, il vaut mieux abandonner l’épreuve. Il peut tou¬jours s’entraîner en jeûnant un jour ou deux de temps en temps, et se préparer ainsi pour la grande épreuve. Cette prépa¬ration le rapprochera de l’objectif, elle créera les circonstances qui lui permettront un jour de réaliser la transmutation.
Les tentations de Jésus : quatre épreuves liées aux quatre éléments épreuve de terre : sur le corps physique
12.— A la fin du jeûne, le Diable s’approcha de Jésus pour le soumettre à trois Tenta¬tions, une pour chaque corps : le physique, l’émotif et le mental. La première fut celle de la faim. Après 40 jours sans manger, le Tentateur suggéra à l’esprit de Jésus de changer les pierres en pains, autrement dit, d’utiliser ses pouvoirs spirituels pour alté¬rer l’ordre naturel à son profit. Il s’agit d’une épreuve que le disciple devra endurer un jour ou l’autre : l’utilisation de ses pouvoirs dans son intérêt personnel. Cette voix intérieure se manifestera de la façon la plus subtile afin que le disciple considère que ses propos sont justifiés. Elle lui dira que pour remplir sa mission, il doit se nourrir; et par conséquent exiger de l’argent à quiconque profite de sa science ; la voix lui suggérera qu’il faut de l’argent pour organiser et diffuser l’enseignement de sa doctrine. Et ils sont nombreux les individus qui ont cédé à ce genre de suggestions et vendent leur savoir sous le prétexte valable au point de vue profane, qu’ils doivent se nourrir.
Epreuve d’eau : sur le corps de désir
13.— La deuxième Tentation a trait à la nature émotive. Le Tentateur transporte Jésus sur le haut du Temple de Jérusalem et il lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas » en lui assurant que les Anges le sou¬tiendraient ( Matthieu IV, 6 ). Il l’invitait à faire une démonstration publique de ses pouvoirs afin que tout le monde découvrît qu’il était un être extraordinaire ; il pour¬rait ainsi obtenir l’obéissance des foules, non pas à l’aide d’une doctrine ou d’une attitude cohérente envers cette doctrine mais simplement à cause d’un phénomène observé.
Cette Tentation sera également subie par le disciple, et ils sont nombreux ceux qui suc¬combent, nombreux ceux qui, dans la faune spiritualiste s’octroient le titre de maîtres ou professeurs à la suite d’un soi-disant contact avec des extraterrestres, un Saint, la Vierge ou même le Christ, ou qui préten¬dent être la réincarnation d’un personnage illustre. D’autres affirment qu’ils fabri¬quent de l’or, tordent des cuillers ou pré¬tendent visiter d’autres planètes etc... Ils ont tous succombé à la tentation d’obtenir du prestige en produisant des phénomènes devant des foules éblouies. La vraie spiritualité se manifeste par une vie discrète ou par la réalisation d’une oeuvre utile à la société.
Epreuve de feu - air : sur le corps mental
14.— La troisième Tentation s’adresse au Corps Mental. Le Diable transporte Jésus sur une montagne très élevée, et il lui mon¬tre tous les royaumes du monde et leur gloire, et il les lui offre s’il accepte de l’adorer, c’est-à-dire s’il adopte les méthodes de Satan et non pas celles du Christ. C’est l’épreuve de l’orgueil, de la vanité, que le disciple devra également endurer. La connaissance isole, l’adepte ressent sou¬vent le désir de partir vers la montagne pour s’isoler de son entourage, sous pré¬texte d’accélérer son évolution, au lieu de transmettre ses connaissances aux person¬nes qui vivent à un niveau inférieur au sien. Un bon nombre de grandes âmes se sont perdues au sommet de cette haute montagne où Satan offre tous les Royau¬mes du monde. Dans ses notes biographi¬ques, Max Heindel nous raconte qu’un jour les Frères Aînés de la Rose-Croix mirent à l’épreuve un candidat à leur doctrine en lui demandant de la maintenir dans le secret, le candidat ne s’y opposa pas et fut auto¬matiquement disqualifié.
Ils sont nombreux les possesseurs de la haute science qui préfèrent garder leur secret pour que personne n’en sache autant qu’eux. Certains induisent en erreur leurs lecteurs, sous prétexte que les vrais adeptes seront capables de découvrir la vérité. Ils préfèrent vivre seuls au sommet de la mon¬tagne. Mais Jean-Baptiste a dit qu’il était venu pour « préparer le chemin du Sei¬gneur et pour aplanir les sentiers ». L’aplanissement des sentiers doit être une tâche constante pour le disciple, lequel doit bien se garder de créer des montagnes qui le séparent des autres par un abîme de connaissances inutiles. Souvent, il arrive que ceux qui vivent sur la montagne pos¬sèdent un Corps Emotif inférieur. Et quand les désirs inférieurs essaient d’atteindre les pensées supérieures, leur itinéraire les mène inévitablement au « Jardin des jeunes filles en fleur » que le Mage Klingsor a planté sur les dernières rampes du sentier qui aboutit au Château du Mont-Salvat, selon la légende de Parsifal, et ce jardin noie toutes leurs prétentions, ils abandon¬nent la partie, humiliés et confus.
La tentation : un itinéraire obligatoire du disciple
15.— L’épisode du Tentateur doit inévitable¬ment être vécue par tous nos étudiants. Lorsqu’ils s’élèvent vers les mondes supé¬rieurs, ils entrent en contact consciemment avec le Monde du Désir, mais ces premiers contacts ont généralement lieu dans les couches inférieures de ce Monde, qui sont le siège des Lucifériens. Les étudiants se trouveront à leur merci. Les Lucifériens les envahiront, les combleront de faveurs dans le but de les instruire. Ces amphitryons feront tout leur possible pour que leurs in¬vités restent à leurs côtés, ils feront l’article de leur Monde pour éviter l’ascension des intéressés. Les Lucifériens attrapent tou¬jours les aspirants par leur côté le plus fai¬ble, et lui présentent les épreuves auxquel¬les il peut le plus facilement succomber.
16.— Jésus surmonta les épreuves et Satan se re¬tira pour laisser la place aux Anges, qui vinrent auprès de lui pour le servir. Cela nous indique la démarche suivante. Si dans notre ascension vers les mondes spirituels, nous savons résister à la tentation de nous arrêter dans les régions inférieures du Monde du Désir — que nous devons obliga¬toirement traverser — nous atteindrons les régions supérieures, siège des Anges, et là nous serons en sécurité. Jésus devait vivre tous ces épisodes car ils constituent l’itinéraire obligatoire de tous les individus qui veulent passer de l’humain au divin, de la nature de Jésus à celle du Christ.
La voie royale
Mais le passage de Jésus dans ces ré¬gions inférieures laissa des marques, il signalait le chemin, il y laissa sa lumière. Il laissa dans cette sphère — où règne la Loi de Répulsion qui détruit tout — une trace in¬destructible et cette lumière continue à briller dans ces régions, que l’on peut dé¬sormais traverser sans aucun danger, si toutefois on est capable d’emprunter ce chemin tracé par Jésus, car il faut auparavant connaître son existence, il n’est utile qu’aux voyageurs bien informés. Depuis la descente du Christ, il existe donc deux chemins, le premier est la voie classique des Tentations, que nous venons de dé¬crire. Le second est celui de la Grâce, établi par le Christ c’est la Voie Royale annoncée par les cabalistes, celle qui va de Malkuth à Yesod-Tiphéreth-Hochmah. L’ouverture de cette voie est une tâche de première importance pour l’étudiant. Le chemin de Gau¬che va depuis Malkuth à Hod-Guévurah-Binah, et Satan s’y trouve avec son arsenal d’épreuves.
Symbolisme des 12 Apôtres
17.— Après le jeûne et les Tenta¬tions, le Christ commença son mandat en partant à la recherche des douze Apôtres. A propos de la Création, nous avons vu que le Dieu de notre système solaire s’enferma dans un espace limité par le Zodiaque afin d’y réaliser son Oeuvre . Toute oeuvre humaine doit également être réalisée dans un cadre établi au préalable. C’est ce que fit Jésus au début de son mandat. Les hommes qui allaient représenter les forces primordiales de¬vaient être au nombre de douze, comme les signes du Zodiaque. Tout l’avenir du Christianisme allait dépendre de la capa¬cité de ces hommes. Ils représentent les li-mites de l’Oeuvre du Christ, et nous pou¬vons à présent évaluer leur compétence car, 2000 ans après, le Christianisme s’est propagé sur tout le globe et a établi un code moral qui renaît constamment et survit à toutes les modes et à toutes les perversions.
18.— Les premiers disciples furent André et Pierre. La Chronique nous révèle qu’ils étaient frères, d’où nous déduisons leur fi¬liation zodiacale. André représentait le si¬gne du Verseau et Pierre le Capricorne, ré¬gis tous deux par Saturne. Les initiés qui ont étudié la personnalité des Apôtres dans la Mémoire de la Nature affirment qu’André jouissait d’une capacité de juge¬ment supérieure, il possédait une vision claire et une pensée logique, caractéristi¬ques du Verseau. De Simon-Pierre-Capricorne, nous savons qu’il fut la pierre sur laquelle le Christ établit son Eglise. Du fait qu’il est le support matériel de l’Oeuvre du Christ, la spiritualité s’exprime en lui à son niveau le plus inférieur, mais il est le socle, le piédestal qui soutient tout l’édifice et sans son apport extérieur le progrès des fi¬dèles vers la cime du Temple serait impos¬sible. Pierre est la porte d’entrée du Chris¬tianisme exotérique, et toutes les personnes qui travaillent à présent à un niveau plus élevé ont été tenues de franchir ce seuil, qui est le premier échelon du sentier.
Les deux disciples suivants étaient éga¬lement frères, Jacques-Sagittaire et Jean-Poissons, tous deux régis par Jupiter. Jac¬ques était véhément et exalté, comme les natifs du Sagittaire tandis que Jean était silencieux et peu communicatif, comme les Poissons. Jean écrivit l’Evangile qui porte son nom, ainsi que l’Apocalypse et il serait considéré comme le disciple favori du Sei¬gneur. Ces quatre premiers disciples représentaient les quatre éléments, indispensa¬bles pour l’élaboration de l’Oeuvre Christi¬que. Jacques était le Feu, Jean l’Eau, André l’Air et Pierre la Terre.
19.— Les disciples suivants furent Philippe et Barthélémy. Le premier était l’intendant du groupe, il veillait à ce que rien ne manquât. Il ne croyait qu’en ce qu’il voyait, en tant que fidèle représentant du signe du Taureau. Barthélémy représentait l’autre signe vé¬nusien du Zodiaque, la Balance. Ensuite vint Matthieu, élu par André. Matthieu s’occupa de la propagande et grâce à lui, les portes du Royaume s’ouvrirent à une foule d’âmes découragées et déshéritées, qui se considéraient exclues de la consola¬tion religieuse. Matthieu est donc le Gé¬meaux du groupe. Thomas fut élu par Philippe et il représentait le signe de la Vierge, qui lui confé-rait une pensée très analytique.
20.— Jacques et Judas Alphée furent élus par les frères Jacques et Jean. On sait à leur su¬jet qu’ils comprenaient peu les discours philosophiques et les débats théologiques ; ils étaient les représentants de Guévurah, Bélier et Scorpion. La philosophie et la théologie ne sont pas le fort de Guévurah-Mars, qui est plus terre à terre et n’entre en action dans une oeuvre spirituelle que dans le but de rectifier les conduites de ceux qui y participent, si cela s’avère nécessaire. Se¬lon les Ecritures, les deux frères jumeaux n’ont jamais posé une seule question au Maître ; ils étaient là parce que leur pré¬sence était nécessaire afin d’assurer l’espace fermé dont toute oeuvre a besoin. Nous savons cependant que leur présence parmi les disciples ne fut pas inutile car ils entraînèrent beaucoup de gens qui étaient comme eux et qui sans leur participation n’auraient pas pénétré dans la doctrine du Royaume. Les jumeaux ne comprenaient pas les enseignements du Christ, de même que la guerre, sous les auspices de Mars, est incapable de comprendre la paix, mais ils sentaient une sorte d’attraction person¬nelle envers le Christ et ils la transmet¬taient à leurs semblables.
21.— Le onzième disciple fut Simon le Zélote, élu par Pierre, il fut chargé d’organiser les distractions des douze disciples, fonction caractéristique du signe du Lion. La force de Simon était sa fidélité contagieuse, et lorsque les Apôtres trouvaient un indécis ( au sujet de l’entrée dans le Royaume ), ils faisaient appel à Simon et en quelques mi¬nutes, cet avocat enthousiaste chassait tous les doutes, attitude typique du Lion. Le dernier disciple fut Judas Iscariot, élu par Barthélémy. Judas ne possédait, toujours selon les Ecritures, aucune force intérieure, mais son éducation et son niveau culturel étaient très acceptables. C’était un grand intellectuel mais pas toujours honnête. Ces caractéristiques appartiennent au Cancer, signe lunaire. Le Centre Yesod-Lune est en effet chargé de transmettre les pulsions is¬sues de la Droite et de la Gauche ; sa manifestation ne suit pas un itinéraire régulier d’honnêteté, elle ne possède pas non plus une force intérieure particulière car elle contient les traits propres aux autres Centres ( dont elle se dégage progressivement ), en se manifestant, tantôt d’une fa¬çon, tantôt d’une autre. Judas fut nommé trésorier par les Apôtres et il réalisa très honnêtement sa fonction jusqu’à la trahison finale. Cette tâche de libération du trésor confié correspond aux fonc¬tions de Yesod-Lune car tous les autres Centres y déposent leurs « trésors » d’énergies afin que Yesod les distribue dans le monde matériel. Yesod agit à la fin de tout processus créateur. Judas allait donc jouer un rôle primordial à la fin de la représentation : celui du traître. Pour que la spiritualité des mondes d’en haut pût atteindre les mondes d’en bas, on avait be¬soin d’un traître qui ouvrit les portes du ciel en permettant ainsi la dispersion des essences. Yesod est le traître céleste qui, tous les mois au moment de la Nouvelle Lune, s’élève dans les cieux pour apporter à la Terre un peu de lumière, une lumière qui est le sang spirituel nécessaire à la survie de nos corps supérieurs. Sans la trahison de Judas, ce processus rédempteur n’aurait pas eu lieu. Mais laissons pour l’instant de côté ce sujet, qui est une des clés pour la compréhension de l’Oeuvre, pour y revenir plus longuement au mo¬ment culminant du récit évangélique.
22.— Les douze apôtres constituent donc l’espace fermé dans lequel le Christ allait mener à bien son oeuvre. Leurs caractères contiennent les qualités et les défauts qui doivent inévitablement accompagner toute oeuvre humaine, et celle du Christ en était une ( humaine ) puisqu’au moment de s’incarner dans le corps de Jésus, il renonça à tous ses privilèges divins pour devenir simplement un homme.
La leçon que nous pouvons tirer de la description des préparatifs de l’Oeuvre est que dans toute entreprise humaine, qu’elle soit spirituelle ou profane, nous devons avant tout définir l’espace dans lequel nous la réaliserons. Dans l’Antiquité, avant de fonder une ville, on construisait d’abord les murailles qui allaient la protéger. Quand ils parlent de ces constructions, les historiens pensent que les murailles servaient uni¬quement à se défendre contre les invasions, mais la protection qu’elles procuraient al¬lait beaucoup plus loin que cela. Le fait d’élever un mur signifiait que tout se dé¬roulait selon les Lois Divines, qui allaient se mettre en conséquence au service de l’Oeuvre. Les entités spirituelles nous of¬frent leur aide et leur soutien quand nous observons, dans notre comportement, les règles divines, mais elles s’éclipsent dès qu’on transgresse ces règles. Chaque cité antique avait ses dieux particuliers, les¬quels protégeaient ses habitants.
Lorsque les murs des cités disparurent, les entités spirituelles en firent de même en abandonnant les hommes à leur triste sort. L’espace physique destiné à abriter notre oeuvre doit être le reflet de l’espace spiri¬tuel représenté par les hommes qui doi¬vent l’élaborer. Autrement dit, notre équipe doit se composer d’un Pierre qui apportera sa fermeté ; d’un André qui possède une vision claire et une pensée logique ; d’un Jacques véhément et fougueux, « fils du tonnerre » comme disait Jésus, capable d’offrir une vision globale et de capter tous les aspects d’un problème ; d’un Jean dé¬voué, affectueux et généreux ; d’un Phi¬lippe méthodique qui ne croit que ce qu’il voit ; d’un Barthélémy qui prend soin de l’unité du groupe ; d’un Matthieu propa¬gandiste et diffuseur de l’Oeuvre ; d’un Thomas incrédule dont la pensée ne s’incline que devant la logique ; d’un Jac¬ques et un Judas Alphée, dont la mentalité n’est pas très élevée, incapables de com¬prendre l’Oeuvre, mais d’une fidélité in¬ébranlable ; d’un Simon persuasif et con¬vainquant et finalement d’un Judas Isca¬riot, chargé de vendre l’Oeuvre au monde matériel.
Ces douze réalités, avec leur charge né¬gative et positive doivent s’insérer à l’intérieur de notre programme humain ; dans notre équipe doivent figurer les incrédules, ceux qui n’ont confiance en un projet que lorsqu’ils le voient réaliser ; les indifférents et les traîtres car, s’ils sont des nôtres, nous ne les trouverons pas à l’extérieur.
Souvent, les entreprises commerciales échouent parce que dans leur organisation, on ne trouve pas l’incrédule ou le méfiant qui pourrait leur signaler les erreurs avant qu’elles ne sortent à l’extérieur et ne soient remarquées par le public qui jettera un produit qui a été élaboré sans aucune criti¬que interne. Le modèle cosmique idéal pour un gouvernement est celui constitué par douze ministres, douze directeurs, douze cadres, etc... aux ordres d’un trei¬zième qui leur confère un pouvoir.
Kabaleb
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